Salut à toi, je m'appelle Jordan Monteuvrot mais tout le monde me surnomme Joe et je suis née le 16 Mars 1985 , à Brest. Si tu sais compter j'ai donc 32 ans. Aujourd'hui, je travaille en tant que infirmière. Tu veux savoir un secret ? Dans la vie je suis hétérosexuelle et je suis actuellement célibataire. Oh, et surtout n'oublie pas que je suis une sorcière. Pour terminer ma principale phobie est la  peur des espaces confinés aussi appelée claustrophobie.

J’avais six ans quand mon premier pouvoir est apparu. Le spiritisme… Assez effrayant de voir des fantômes quand vous n’avez pas la maturité de comprendre qu’il ne faut pas avoir peur. J’ai longtemps eu du mal à comprendre qui était vivant et qui était mort, surtout après la mort de mes parents. Désormais, cela est derrière moi. Je contrôle mon pouvoir facilement même s’il m’arrive encore de voir des fantômes débarquer quand je m’y attends le moins. Les repousser me demande de l’énergie et il n’est pas rare que je me retrouve avec des maux de tête.
Le pouvoir de guérison est certainement le don que je maitrise le mieux de mes deux pouvoirs psychiques. J’ai mis longtemps à le maitriser et beaucoup d’erreurs commises m’y ont aidé. Je vous laisse imaginer la tête de mon professeur quand j’ai réussi à souder un os fracturé en deux mais que j’ai également soudé toutes les articulations du corps que j’avais entre les mains… Aujourd’hui, je dois dire que j’arrive à guérir presque tout, dans la mesure où cela est possible, bien entendu.
Pour finir, la météokinésie est certainement le pouvoir que j’apprécie le plus. J’ai eu beaucoup de mal à le maîtrise, plus encore que celui de guérison. Lors de ma première année, il m’arrivait de faire s’envoler toutes les copies de la classe parce que je m’énervais sur un exercice ou encore de faire neiger sur mon petit groupe d’amis juste parce que je n’étais pas d’humeur à être sociale. Et même si désormais, ce pouvoir n’a plus de secret pour moi, il m’arrive encore parfois, en de très rares occasions, de me retrouver à devoir ramasser des feuilles que j’aurais éparpillé après un brusque excès de colère.

Télékinésie | Présence: 73% | Contrôle : Moyen
Linguisme | Présence: 89% | Contrôle :  Très bon
Apprentissage accéléré | Présence: 91% | Contrôle : Très bon
Résistance | Présence: 53% | Contrôle : Moyen
Perception | Présence: 25% | Contrôle : Nul
Vision améliorée | Présence: 48% | Contrôle : Correct
Empathie | Présence: 68% | Contrôle : Bon

Un être humain est un tout entier et indivisible. Il est fait de qualités et de défauts… Alors autant être direct tout de suite, j’ai des défauts. Oui, on va commencer par ça, c’est plus sûr. Je vous fais peur tout de suite et après je vous rassure. Je ne suis pas l’exemple même de la jeune femme chaleureuse. J’ai tendance à repousser certaines personnes un peu trop facilement, je ne me lie que très peu. Mais quand j’’apprécie quelqu’un, cela se voit. Je peux me mettre en quatre pour une personne que j’aime. Par contre, quand je n’aime pas quelqu’un, cela se voit également, je n’y vais pas par quatre chemins. Je peux me révéler comme quelqu’un de sarcastique et avec très peu d’humour suivant les sujets abordés, surtout s’ils me touchent personnellement. Avec moi, on ne peut clairement pas rire de tout. Mais rassurez-vous, je sais rire quand même… Un petit peu. Mais je suis une jeune femme attachante malgré mes défauts, grâce à mes qualités. Qu’il faut chercher certes sous ma carapace de glace. Enfant, je n’étais pas comme cela mais la vie m’a montré que tout le monde n’est pas gentil, que l’on ne vit pas chez les Bisounours. Alors depuis, je me protège comme je peux et tant pis si je dois me retrouver toute seule. Comme je le dis, mieux vaut être seule que mal accompagné. J’ai un grand sens de la justice et de la loyauté, je déteste que l’on s’en prenne à plus faible que soi. Et dans ces moment-là, je peux montrer les griffes. Je n’hésiterais jamais à me battre pour une cause qui me paraît juste et cela m’a déjà valu quelques petits ennuis. Je suis déterminée, d’autres diront têtue, mais je le vis bien. Je sais ce que je veux, c’est tout et gare à celui qui voudra me faire changer d’avis.

Dans la vie, il y a parfois une différence entre ce que l’on voudrait de la vie et ce que l’on a réellement. Par exemple, ma mère voulait un accouchement rapide et sans douleur pour son deuxième enfant. Si elle a effectivement eu un accouchement rapide, elle ne s’attendait certainement pas à ce que son enfant pousse son premier cri dans un camion de pompier, arrêté sur le bas-côté d’une route départementale alors que sa maison se trouvait à seulement trente minutes de l’hôpital le plus proche. C’est ainsi que j’ai vu le jour, dans un camion de pompier. Sympas n’est-il pas? Original je dirais plutôt. Officiellement, je suis donc née à Brest, à l’hôpital de la Cavale Blanche. J’étais la deuxième née du couple Monteuvrot, mes parents ayant déjà eu un enfant avant ma naissance. Mélissa Monteuvrot, née Chapman, était ma mère. Une belle blonde aux yeux verts qui avaient fait chavirer le cœur de mon père, Thomas Monteuvrot, une dizaine d’année auparavant. Ils aimaient me raconter comment ils s’étaient rencontrés, alors qu’ils n’avaient que quinze ans. Ils ont longtemps été fou amoureux et je suis certaine qu’ils le seraient encore aujourd’hui. Ils se sont mariés quand ils avaient 19 ans et un an plus tard, Damien naissait. Mon grand frère, mon héros. Il est certainement celui qui me manque le plus aujourd’hui. Toujours est-il que cinq ans plus tard, je débarquais comme un cheveu sur la soupe. Ma mère n’avait nullement prévu de retomber enceinte. Mes parents avaient toujours dit qu’un seul enfant, c’était bien. Et puis, un jour, elle est tombée malade. Après divers examens, mes parents ont découvert mon existence. Et presque neuf mois plus tard, je naissais. Je ne suis pas resté bien longtemps à l’hôpital, j’étais un bébé en pleine santé, qui aimait bien pleurer la nuit et embêter mon monde d’après ma mère. Mais elle m’aimait. Mon frère a mis un certain temps à accepter cette petite fille, qui ne faisait que pleurer et manger quand elle ne dormait pas. Il n’avait pas encore compris comment j’allais illuminer sa vie… Et le faire tourner en bourrique, je le reconnais. En grandissant, je suis devenue une petite fille très turbulente, qui aimait faire des bêtises, j’étais également assez garçon manqué et j’aimais grimper aux arbres. Les poupées? Je m’y suis intéressé quand j’avais trois ou quatre ans. Mais mon frère m’a vite mis une voiture entre les mains et s’en était terminé des poupées. A la maternelle du village où mes parents vivaient, je n’avais pas spécialement d’amis. Je n’en avais qu’un et cela me suffisait. Cédric était un jeune garçon de mon âge, qui m’avait accueilli le premier jour de ma petite section. Il était venu me voir et sans me demander mon avis, il m’avait entrainé à sa suite pour jouer avec les animaux de la ferme. Je me demande parfois ce qu’il est devenu.

Un jour, je suis rentré de l’école et j’ai vu un homme que je ne connaissais pas devant notre maison. Ma mère, qui me tenait la main, m’a alors lâché pour se précipiter vers cet homme qu’elle a serré dans ses bras, me faisant comprendre qu’elle le connaissait. Mais j’étais très timide à l’époque et je suis restée à l’entrée de notre jardin, regardant ma mère discuter avec l’homme. Elle revint alors vers moi et me présenta Rémi, son grand frère qu’elle n’avait pas vu depuis des années. Le soir, mon père rentra et fut lui aussi assez surpris de la présence de mon oncle mais il semblait tout aussi heureux que ma mère. Rémi est resté vivre avec nous mais quelque chose semblait ne pas aller avec lui. Il disparaissait souvent à la même période du mois sans que cela ne semble inquiéter mes parents. On en discutait souvent avec Damien mais mon frère me disait souvent que ce n’était pas grave, que mon oncle avait grand besoin de solitude et que l’on pouvait bien lui accorder cela une fois par mois. Ma vie a littéralement changé quand j’ai eu six ans. Jamais je ne pourrais oublier cette nuit. Nous étions en Mai, j’avais six ans depuis un petit peu plus de deux mois. C’était une chaude nuit et j’avais beaucoup de mal à dormir. Je me levais souvent pour aller boire un verre d’eau dans la salle de bain à l’étage où mon frère et moi dormions. Mon oncle dormait profondément dans le canapé du salon et je l’entendais ronfler de ma chambre. Mais j’avais l’impression d’être suivi, que je n’étais pas la seule à être réveillée dans la maison. Pourtant, il n’y avait aucun bruit à part celui fait par mes pas. Pensant à une étrange sensation, je me passais un petit peu d’eau sur le visage, penché au-dessus du lavabo. Et c’est en me relevant que je le vis: un visage humain me regardait dans le miroir. Je ne pus retenir le hurlement de peur qui me serrait la gorge, réveillant quiconque dormait dans la maison. Mon frère fut le premier à me rejoindre, à s’inquiéter de ce qui m’arrivait. Il fut bientôt rejoint par mes parents et mon oncle. Mon père semblait d’ailleurs être le plus inquiet. Ma mère me rassura en disant que c’était sûrement un mauvais tour de mon esprit et me raccompagna à ma chambre, restant à mes côtés jusqu’à ce que je m’endorme. Mais deux nuits plus tard, l’homme que j’avais aperçu dans le miroir était au pied de mon lit. Je hurlais à nouveau, alertant mes parents qui se précipitèrent dans ma chambre. Je leur racontais alors que j’avais revu le même homme et ils se regardèrent avant de me dire que nous aurions une discussion le lendemain matin. Je hochais simplement la tête, m’endormant rapidement dans les bras de mon père. Et le lendemain matin, ils me racontèrent la vérité sur eux, sur moi et sur ce que j’avais vu la nuit précédente. Je découvris alors que j’étais une sorcière et que l’homme que j’avais vu était un fantôme, signe que mon pouvoir s’était réveillé. Mais ils me firent promettre de n’en parler à personne, que cela ne devait pas se savoir. Je ne pouvais même pas en parler à Cédric, mon meilleur ami.

En grandissant, je me suis découvert de nouvelles aptitudes. Au collège, je n’avais aucune difficulté à apprendre l’anglais et je devins rapidement bilingue. Je me suis également découvert une facilité pour l’apprentissage. Mes parents savaient d’où cela venaient et ils me répétaient souvent que c’était dû à ma condition de sorcière. Mes amis pensaient que j’avais simplement des facilités d’apprentissage et jamais je ne leur parlais de ce que j’étais réellement. Je pensais à cette époque que j’allais pouvoir vivre longtemps de cette façon, entre mes parents, mon oncle toujours aussi bizarre et mon frère… Mais la vie c’est chargée de me montrer que l’on n’a pas toujours ce que l’on veut dans la vie. Un soir alors que j’étais restée debout tard pour regarder un film à la télé en compagnie de mon oncle, vacances de Noël me le permettant, on toqua à la porte. Le frère de ma mère n’étant pas présent dans le salon, il avait préféré aller se servir à manger, je me levais du canapé pour aller ouvrir. Je tombais alors sur un homme que je ne connaissais pas, il avait bel allure et me regardait gentiment, un livre imposant dans la main droite. Il me demanda s’il pouvait entrer et sans réfléchir, je lui répondis oui. Ce fut certainement ma pire erreur. Mon oncle revint rapidement dans le salon et tomba sur cet homme. Jamais je n’oublierais son expression alors qu’il appelait mes parents. Ces derniers arrivèrent dans le salon et une lutte s’engagea entre les trois adultes qui m’étaient le plus cher et cet homme. Le vacarme réveilla mon frère qui, du haut de ses seize ans, entra dans la bataille. Pour ma part, je restais tétaniser dans mon coin, incapable de bouger ou de crier pour appeler à l’aide. Je vis soudain mon frère s’effondrer, une tâche de sang s’élargissant sur son torse. Ce fut la dernière vision de ma famille vivante. Je me réveillais le lendemain, ou étais-ce quelques jours plus tard, dans une cage. Je ne voyais personne et j’étais incapable de me lever, la cage étant trop petite pour que je puisse me le permettre. Je vis rapidement l’homme apparaître et me sourire. Mais ce n’était plus le sourire gentil de la veille, c’était un sourire plein de sadisme et de cruauté.

Pendant des années, je fus le jouet de Dantalion, un démon. Il voulait que je lui obéisse comme beaucoup de personnes avant moi et pour se faire, il rivalisait toujours en mode de torture. Je ne compte plus le nombre de fois où il ne m’a pas nourri, les fois où j’étais attaché à une chaise alors qu’il me répétait toujours la même chose, m’empêchant de dormir. Je n’oublierais pas non plus les jours entiers que j’ai passés dans cette cage qui grandissait en même temps que moi. Sur le coup, je ne saurais dire combien de temps j’ai passé entre ses mains, à subir tortures physiques sur tortures psychologiques. Je ne souhaitais qu’une chose, mourir, retrouver ma famille qui me manquait tellement. J'ai essayé une fois de me pendre avec un lambeau de mon haut que j’avais accroché à un barreau de ma cage. Mais Dantalion était arrivé à temps pour me sauver et pour me faire comprendre que j’avais fait une bêtise, il me priva de nourriture pendant une semaine. Je n’avais que la peau sur les os, j’étais dénutrie et je savais qu’un jour, si je ne cédais pas, je finirais par mourir. Mais je n’eus pas à céder, je fus sauvé avant. Alors que le démon me ramenait à ma cage, un bruit d’explosion se fit entendre au-dessus de nos têtes. Il me jeta dans ce que j’avais appelé ma chambre pour tenir mais referma mal la porte dans sa précipitation, me permettant de fuir. Je trouvais la force de me lever et de me hisser par une fenêtre du sous-sol, courant devant moi sans me retourner, puisant dans mes dernières forces. Je trouvais protection dans la forêt avant de m’effondrer, épuisée. Je n’avais plus la volonté de continuer à vivre et je savais que j’allais pouvoir mourir tranquillement dans cette forêt, que le démon ne viendrait pas me retrouver. Mais je pensais soudain à mes parents, à ce qu’ils penseraient si je ne me relevais pas et si je ne décidais pas de vivre. Leur sacrifice aurait été vain maintenant que j’étais libre. Alors je me redressais, prenant appui sur un arbre pour me remettre en marche. Mon errance dura trois jours avant que je ne sois secouru, par une personne que je ne pensais pas revoir un jour. J’étais occupée à soigner une éraflure que je m’étais faite en trébuchant contre un arbre, dans un petit ruisseau quand j’entendis des bruits de pas derrière moi. Tournant lentement la tête, j’aperçus soudain un loup gris comme j’en avais souvent vu dans mes livres pour enfants. Sauf que le dit loup était bien plus imposant que la moyenne. Je pensais mourir, j’étais persuadé que le loup allait m’attaquer et me dévorer même si je n’étais pas bien épaisse. Je fermais les yeux, ouvrant les bras pour accueillir la mort. Sauf qu’au lieu de sentir des crocs sur ma gorge, je sentis des mains se saisir de moi et me serrer contre un torse. Rouvrant les yeux, je levais la tête pour rencontrer le regard marron de mon oncle Rémi. Il prononça mon prénom, ce prénom que je pensais avoir oublié après des mois et des mois aux mains de Dantalion. Je n’entendis ensuite plus rien et le noir se fit autour de moi.

Je me réveillais quelques jours plus tard, dans un lit chaud et douillé. Mon oncle était toujours à mes côtés, signe que je n’avais pas rêvé son apparition. Quand il remarqua que j’étais réveillée, il me demanda de me rendormir, ajoutant qu’il était près de moi désormais et qu’il répondrait à mes questions lorsque je serais en meilleure forme. Je refermais alors les yeux, ne les rouvrant à nouveau que quelques jours plus tard. Il me tendit alors un verre d’eau avec un peu de sucre, me nourrissant un petit peu pour habituer à nouveau mon estomac. Cela prit quelques jours avant que je ne puisse à nouveau manger à peu près normalement. Mais même encore aujourd’hui, j’ai un petit appétit, n’arrivant pas à manger certains jours même. Quand mon oncle décida que j’étais assez solide pour supporter un voyage, il décida de m’emmener chez lui, à Lyon. Pendant le voyage qui dura pratiquement quatre heures, il me raconta ce qu’il c’était passé le soir de la mort de ma famille. Il avait été laissé pour mort par le démon qui m’avait kidnappé. A son réveil, mes parents et mon frère étaient morts et il c’était dépêché de fuir avant qu’il ne soit accusé de meurtre. Il n’avait jamais cessé de me chercher et avait finalement retrouvé ma trace lors de l’attaque des chasseurs sur le repère de Dantalion. Quand je lui demandais combien de temps c’était écoulé entre mon kidnapping et ma disparition, il me jeta un bref regard avant de m’asséner la triste réalité: cinq ans, j’étais restée captive du démon pendant cinq longues années, ce qui faisait que j’avais désormais seize ans. En parlant de ma libération, je lui demandais soudain comment il avait fait pour faire fuir l’immense loup que j’avais vu. Il eut un petit rire en ajoutant qu’il avait oublié que je n’étais pas au courant pour son histoire. Il me raconta alors comment, alors qu’il voyageait dans les Alpes, il fut mordu par un loup. Il me raconta également comment cela avait fait de lui un loup-garou, une créature qui avait le pouvoir de se transformer en loup à la peine lune. Il termina son explication en me parlant d’un Institut qui l’avait aidé à contrôler ses pouvoirs et à faire de lui un lycan non mortel pour le monde. C’était là-bas qu’il m’emmenait, pour que je me refasse à la vie en société.

J’avais donc seize ans à mon arrivée à l’institut Chevalier. Elève renfermée et solitaire, je n’arrivais pas à me faire d’amis. Le traumatisme du démon était encore trop frais mais même encore aujourd’hui, je préfère être seule par moment. Mais j’avais beaucoup de lacune scolaire à cause de mes cinq années de captivité et mon oncle faisait souvent venir un professeur les week-ends et pendant les vacances pour que je rattrape mon retard. J’étais parfois la cible de moquerie d’autres élèves, qui s’amusaient à me rabaisser quand je n’arrivais pas à un exercice. Autant vous dire que cela ne m’aidait pas à m’ouvrir aux autres. Mais heureusement, je pouvais compter sur mon oncle pour me redonner le sourire. J’ai finalement obtenu mon bac avec de très bons résultats, faisant taire toutes les mauvaises langues. Et j’ai décidé de continuer mes études à l’université de l’institut. En accord avec mon don de guérison, j’ai fait des études d’infirmières. J’aurais voulu devenir médecin mais c’était trop compliqué pour moi et la durée des études me faisait peur. J’ai mis trois années à atteindre mon objectif, décrochant mon diplôme avec succès. Et je décidais qu’il était temps pour moi de quitter l’institut. Je retournais vivre avec mon oncle, refusant de m’éloigner de mon protecteur. Je suis resté encore quatre ans à Lyon, exerçant mon rôle d’infirmière auprès des habitants de Moonlacre. Je découvris également le monde de la nuit, je sortais en boite et je buvais, un peu trop aux dires de Rémi. Il est vrai que je me suis plus d’une fois réveillée avec mal à la tête et parfois, la tête dans les toilettes… Mais il faut bien que jeunesse se fasse et j’avais cinq ans à rattraper. C’est lors d’une soirée de ce genre que je fis la rencontre de Pedro. Je m’étais éloigné de Moonlacre pour découvrir le vieux Lyon et j’avais fait la rencontre de ce bel espagnol à l’accent chantant. J’avais vingt-six et une farouche envie de me caser enfin, de trouver l’amour… Je pensais que Pedro était cette personne… Ne jamais croire les paroles d’un beau parleur alors que vous êtes bourrée… On se revit plusieurs fois avant que je n’accepte de coucher avec lui. Et autant vous dire que le réveil fut catastrophique. Pedro n’était plus dans la chambre d’hôtel que j’avais payé pour l’occasion, trop soûl pour m’en rendre compte. Je le revis deux jours plus tard et quand je tentais de l’aborder, il me regarda de haut en bas en me demandant qui j’étais. Je crois qu’il n’avait pas vu la gifle venir. Furieuse, déçue et surtout blessée, je retournais auprès de mon oncle et je fis mes valises. Lyon était certes une belle ville mais j’avais besoin d’aller ailleurs, de changer d’air. J’avais compris que Pedro ne m’avait jamais aimé, qu’il ne c’était intéressé à moi que pour le sexe et c’était assez désagréable pour moi qui pensait l’aimer. Depuis, je me suis rendue compte que jamais je n’avais été amoureuse de Pedro mais il m’en a fallu du temps.

J’ai donc quitté Lyon en jurant de ne jamais y revenir. Je suis parti m’installer à Nantes où j’ai décroché un emploi dans une maison de retraite. Parfait pour une infirmière. Pendant cinq ans, j’ai vécu là-bas, téléphonant à mon oncle pour prendre de ses nouvelles. Vous connaissez l’adage qui dit qu’il ne faut jamais dire jamais? Un soir, après un nouvel appel à mon oncle, je me suis mise à penser, à me souvenir des bons moments que j’avais eus avec Rémi. Parce qu’il me manquait terriblement. Je me sentais fragile quand il n’était pas à mes côtés, quand je ne pouvais pas me reposer sur ses épaules, quand j’en avais assez de faire croire que j’étais guéri des traumatismes infligés par Dantalion. Il n’y avait que sur son épaule que je pouvais pleurer. Alors, je fis la seule chose que je trouvais à faire. Démissionnant de mon poste le lendemain matin, je dus attendre la fin de mon préavis de départ pour retourner définitivement à Lyon. Je fis la surprise à mon oncle en me montrant un jour sur le pas de sa porte, ma grosse valise à mes côtés. Je crois que je ne l’avais encore jamais vu autant sourire que ce jour-là, alors qu’il me prenait dans ses bras. Il faut dire que la France n’était plus le pays accueillant que j’avais connu. Depuis des mois désormais, nous sommes traqués dans une véritable chasse aux sorcières, que nous soyons simples sorciers, lycan comme mon oncle ou encore toute autre créature considérée comme anormales aux yeux des simples mortels. Je sais que mon oncle a eu peur que je ne tombe entre les mains de ces personnes et qu’il est désormais bien content que je sois de retour à Moonlacre. J’ai désormais intégré l’institut Chevalier en tant qu’infirmière et tout se passe relativement bien. Les élèves sont adorables, les collègues également… Il n’y a bien que ce Damon Cooper pour m’énerver. Je me souviens que je le croisais par moment dans les couloirs de l’institut mais je ne prêtais guère attention à lui. Je ne prêtais attention à personne à cette époque pour être honnête, j’étais toujours seule et jamais il n’a fait le moindre geste vers moi. Alors je ne voyais pas pourquoi je devrais faire un geste vers lui. Mais depuis mon arrivée à l’institut, je n’arrive pas à comprendre pourquoi il s’est soudain découvert un intérêt certain pour ma personne. Certes, ce n’est plus le jeune garçon que je croisais dans les couloirs quand j’étais au lycée ou même à l’université, il a bien changé… Mais de là à carrément me servir de pot-de-colle, il y a une limite. J’essaye de l’éloigner le plus possible de moi avec des piques, des remarques bien désagréables mais je l’ai quasiment tout le temps sur le dos, à mon grand désespoir. Parce que je me rends compte qu’il me fait ressentir des choses que je n’ai jamais ressenties et cela m’effraie. Après tout, il ne s’agit pas de mon oncle et je ne fais quasiment pas confiance aux autres personnes. D’ailleurs, parlons-en de mon oncle… C’est lui qui a gentiment demandé à Damon de me coller aux baskets. Je l’ignore d’ailleurs sinon soyez certains que jamais je n’aurais accepté cette idée. Je n’ai besoin que de mon oncle pour me protéger, pas d’un pot-de-colle sexy à croquer sur le dos dès que je fais un pas…

♪ Pseudo/prénom Elinou
♪ âge Joker
♪ Présence 7/7
♪ tu nous as trouvés comment ? Via Orion ^^
♪ Une dose d'amour ?