Dans la famille Chevalier, nous sommes parmi les plus renommés et pourtant, je ne suis qu’une anomalie, une erreur de parcours… Même côté pouvoirs je ne peux prétendre égaler les autres membres de ma famille. J’ai hérité des dons de ma mère et j’ai fait en sorte de les maîtriser à la perfection pour attirer l’attention de Sofia et peut-être générer un semblant d’affection ou de reconnaissance.

Le premier pouvoir à faire son apparition fut la télépathie, une compétence difficile à cerner de prime abord car je n’étais qu’une enfant à l’époque et entendre les pensées des personnes qui m’entouraient était déroutant. Surtout lorsque je répondais à une pensée et non à des paroles et que les gens posaient sur moi un regard interloqué et méfiant craignant avoir affaire à une folle.
Le second, la météokinésie, est une magie que j’apprécie. Faire la pluie et le beau temps est une idée plaisante pour une enfant d’une dizaine d’année. Je m’amusais énormément de cette compétence, mais je n’aimais pas vraiment être suivie par un nuage de tristesse.
Le troisième, la métamorphose, s’est manifesté alors que j’envisageais de me teindre les cheveux en blond. La transformation m’a surprise et lorsque je parvins à maîtriser ce pouvoir, je n’hésitais pas à l’utiliser à mon profit.  
Le dernier don hérité fut la guérison. Un pouvoir fort utile et qui semble être un écho à la douceur parfois perceptible chez moi.


Télékinésie | Présence: 98% | Contrôle : Très bon
Linguisme | Présence: 82% | Contrôle : Très Bon
Apprentissage accéléré | Présence: 52% | Contrôle : Moyen
Résistance | Présence: 74% | Contrôle : Moyen
Perception | Présence: 88% | Contrôle : Bon
Vision améliorée | Présence: 44% | Contrôle : Correct
Empathie | Présence: 76% | Contrôle : Bon

Moi ? Vous voulez que je vous parle de mon caractère ? Allons, soyez sérieux, je risque de vous peindre un tableau différent de la réalité. Quoique, vous pourrez certainement retrouver des traits de ma mère chez moi. Ne dit-on pas qu’elle est manipulatrice ? Que c’est une femme de glace et qui n’éprouve aucun sentiment pour les siens ?
Non pas que je sois dénuée de sentiments mais il est difficile de les voir derrière la carapace que j’ai érigé pour ne pas me laisser briser par cette femme et ne pas trahir mes ambitions.
Oui, j’ai des objectifs que je suis déterminée à atteindre et qu’importe les obstacles, je n’admets pas l’échec, ni le mien ou ni celui d’autrui. Certains diront que je suis intransigeante et que j’ai tendance à rejeter la faute sur d’autres et à ne pas me remettre en cause. Possible…
Si vous venez à me comparer à Sofia, je verrai rouge car cette femme m’insupporte et si je vous prends en grippe, soyez assuré que je mettrai tout en œuvre pour ruiner votre vie et vous discréditer, distillant avec intelligence le poison qui vous conduira à votre perte. Sournoise ? Allons… Peut-être… Mais en même temps, avec une mère telle que Sofia, à quoi vous attendiez-vous ?
 

Etre fille de la très célèbre Sofia Chevalier n’est pas une sinécure, comme j’ai pu le constater depuis ma naissance.

- Maman, pourquoi tu n’es pas là ?
Enfant, je ne me rendais pas bien compte de l’étrangeté de ma famille. J’ai été élevée par mon père, contraint par un sort lancé par Sofia, alors je ne peux pas dire avoir grandi dans un cadre standard ni entourée d’énormément d’affection. Il m’apportait le minimum qu’une enfant pouvait demander, mais sa nature humaine ne le préparait pas à devoir composer avec des pouvoirs magiques. Quand ma télépathie fit son apparition, j’ai dû me débrouiller seule, ne comprenant pas ce qu’il m’arrivait.

J’ai dû me forger pour affronter la vie, bien qu’au départ, je ne voyais pas la noirceur que dissimulait la beauté du monde. Pourtant, j’ai dû me rendre à l’évidence, tout le monde n’était pas altruiste, beaucoup ne pensait qu’à eux-mêmes. Plus je grandissais et plus j’interrogeais mon père sur les raisons de l’absence de ma mère, mais il ne me disait quasiment rien. Dans ces moments là, je percevais une sorte de distance, comme s’il parvenait à contrer le sort pour révéler sa véritable opinion à mon égard. Je n’étais que le fruit d’un viol, après tout.
 
- Maman, pourquoi tu ne m’aimes pas ?
Je n’appris la vérité sur ma conception que bien des années plus tard. Durant l’adolescence, alors que j’avais intégré l’Institut suite à l’apparition de mes pouvoirs. Il était trop dangereux que je reste dans le monde des humains sans aucun contrôle sur cet héritage magique. Je ne peux pas dire que je voyais beaucoup ma mère à cette époque vu qu’elle était souvent en déplacement, mais je parvins à avoir le fin mot de l’histoire.

Je pouvais comprendre que Sofia ne souhaitait pas me voir ni m’aimer vu ce qu’elle avait enduré, néanmoins cette indulgence à son égard ne tint qu’un temps. J’avais besoin de son affection mais elle ne m’accorda que froideur, indifférence et dégoût. Devant ce mur et ce cœur de glace, je finis par me résoudre et par ressentir de l’amertume. Amertume qui se cristallisa en haine.

- Maman, pourquoi tu es comme tu es ?
Elle ne voulait pas me voir, soit. J’ai pu constater qu’elle n’avait pas l’instinct très maternel, voire pas du tout. D’un côté, cela me consolait et cela me donna des éléments pour mes plans. Car oui, j’avais des plans. Outre le fait de maîtriser à la perfection mes pouvoirs, le rejet de ma mère m’a conduite à vouloir détruire tout ce qu’elle a construit et tout ce qu’elle représente. Alors, parvenir à retourner contre elle ses propres enfants, rompre son lien avec son frère, lui voler son Institut et ses Chasseurs, voilà des perspectives qui m’emplissent de joie.

Bien entendu, je ne laisse aucun indice filtrer quant à mes projets. Je préfère rester la petite fille rejetée, celle dont on ne se méfie pas, la petite sorcière inoffensive mais qui n’hésitera pas à s’allier aux pires ennemis de Sofia pour arriver à mes fins. Rien ne me fera changer d’avis. Je tisse ma toile petit à petit, prenant mon mal en patience. Après tout, nous ne sommes que des pions sur un échiquier géant aux yeux de ma mère, pourquoi serait-elle la seule à les manipuler ?