En voyant le bordel ambiant, je me suis esquivée de ma salle de cours avec un soupir profond. Il n’y a décidément pas un trimestre qui sera totalement tranquille dans cette école. Il n’y a pas non plus un seul Noël qui sera normal. L’an dernier, c’étaient les éléments qui se déchainaient à cause des élémentaires, cette année ce sont les leprechauns qui s’amusent à attaquer l’école. Parfois, j’ai hâte d’avoir terminé mes études pour pouvoir – enfin – vivre une vie normale. D’autres fois, je me demande en quoi ma vie pourra un jour être normale dans un monde comme celui-là. Personne ne pourra jamais être tranquille dans le monde magique. Quand ce ne sont pas les démons qui nous attaquent, ce sont les humains qui nous traquent. Si ces derniers temps on parle moins des kidnappings par les mortels, cela ne veut pas dire qu’ils sont moins présents. Une part de moi a l’impression que c’est juste devenu... la norme. N’importe quoi.

Un soupir quitte ma poitrine à cette idée, et je secoue lentement la tête de droite à gauche, descendant l’escalier, en déviant avec ma télékinésie les boules de neige qui viennent vers moi. L’endroit est, ici aussi chaotique, et j’en sors, non sans avoir pris quelques boules de neige dans le dos. Une fois dans le parc, j’observe la bataille tranchée avant de pousser un soupir et de longer le bâtiment jusqu’aux serres. J’entre dans la première et laisse tomber mon sac au pied d’un arbre, m’asseyant sur le sol et sortant mon livre de runes pour travailler un peu. Je n’ai cependant pas le temps de lire trois lignes que la porte de la serre claque, et j’observe ma sœur s’avancer dans l’allée avec une lueur d’espoir, tout ça pour réaliser qu’elle est poursuivie par une quinzaine de créatures, qui la bombardent de boules de neige magiques. Hey ! L’exclamation sort de ma bouche alors que je me redresse d’un bond, faisant dévier l’une des boules de neige en direction des leprechauns. Évidemment, à cause de cela, je suis désormais la cible des leprechauns, qui se mettent à m’accuser d’être de mèche avec le père noël et ses fichus lutins. Oh arrêtez vos conneries, le père Noël n’existe pas, je réplique en levant les yeux au ciel, avant de dévier une autre boule en direction d’un lutin.

C’est avec des petits yeux et des cernes bien marquée sur sa peau qu’Aly avait ouvert les yeux ce matin-là. Elle avait donc pris le temps de se maquillée. Pas qu’elle ne se maquillait pas normalement, mais la situation appelait à l’état camouflage de l’épuisement. La jeune femme était rendue habituée, elle dormait toujours aussi mal et cela depuis le premier jour où elle fut arrachée à sa vie normal d’adolescente par les démons il y a quelques années. Lily dort toujours mal à cause des cauchemars qui lui font revivre les châtiments qui lui ont été infligés. Elle se réveillait souvent en sursaut couverte de sueur froide après seulement quelques minutes de sommeil.

C’est donc avec un bon fond de teint et de la fondation qu’Aly s’était diriger en classe, pour suivre son cours d’une seule oreille en essayant de ne pas trop manquer de matière importante. Cependant, Aly ne savait pas ce qu’elle avait en tête, lorsqu’elle avait cru pouvoir avoir une classe qui se déroulerait calmement et normalement, dans ce stupide univers de fou ou aucune journée semblait pouvoir avoir lieu sans évènement perturbateur. C’est donc ainsi que pendant son cœur, des Leprechauns étaient arriver dans la salle en lançant de la neige ici et là. C’est donc en panique et en se levant d’un bon que Lily avait quitter sa classe. Elle n’avait pas envie de voir sa coiffure être détruite par de la neige d’un, et de deux elle n’avait pas envie d’être attaqué par des Leprechauns. Lily en venait à se demander quand ils auraient enfin la paix et pas seulement dans l’école, mais dans le monde entier.

Finalement, c’est dans sa course et sans trouver réponse à ses questions qu’Aly réalisa que plusieurs, peut-être bien une quinzaine, des petits monstres avait décider de la poursuivre dans sa fuite, elle tentait donc de fuir toute en recevant de nombreuses boules de neiges derrière la tête et au dos. Eurg ! Ne pouvait-il pas rester dans la classe avec les autres élèves ? Pourquoi elle ? Pourquoi toujours elle ?! Il faut savoir qu’à ce moment, Aly était en pure panique, elle ne pensait donc pas rationnellement. Une Aly calme aurait utilisé sa pyromanie pour simplement bruler les lutins et se débarrasser d’eux. Malheureusement, depuis ses années de séquestration, Aly était désormais très peureuse et perdait toute logique lorsque la panique prenait le contrôle d’elle. Elle continua donc sa course jusqu’à ce qu’elle aperçoive la serre et décide d’ouvrir la porte lourdement, entrant dans la pièce les lutins toujours sur ses traces. Ça lui pris un moment une fois dans la serre, à regarder les alentours cherchant une cachette, avant de réaliser que sa sœur Mina était elle aussi dans la pièce. Ce qui amena vite un regard de regret à Aly, qui n’aurait jamais prise cette porte si elle avait su.

Par chance, Mina dévia une boule de neige qui était pour Aly, ce qui attira l’attention sur elle plutôt. Aly profita de la diversion, pour prendre cachette sous une table de fleurs. Elle se mis en position foetal, passant ses bras devant ses jambes et cachant son visage dans ses jambes, espérant que le fait de ne plus voir les petites bêtes les feraient disparaitre. Cependant, elles les entendaient toujours très bien qui s’en prenait à Mina, ils n’avaient pas disparu. Sa respiration rapide se calmant un peu, Aly réalisa qu’elle tremblait, son corps entier tremblait. Elle réalisa aussi que son visage était couvert de quelque larme. Elle avait honte d’avoir laissé ainsi la peur prendre le contrôle d’elle, autrefois si brave, désormais tout l’ébranlais, affligé par le passé. Elle resta ainsi, jusqu’à ce qu’elle sentait une petite main, trop petite pour être sa sœur, lui toucher la jambe.

« AAAAAH! »

Fut le crie sur-aigue qui échappa de la jeune femme, alors qu’elle réalisa qu’un Leprechaun l’avait retrouvée. Elle le poussa par télékinésie, par pure panique avant de sécrier, désormais sortie de sa cachette et sur patte…

« Mais prenez là ELLE pour une fois et laissez moi en paix ! »

Je me retrouve avec des lutins qui font apparaitre des boules de neige devant moi, et un soupir quitte ma poitrine. L’Institut n’est pas un endroit calme. Il n’a jamais été un endroit calme. Depuis le début cet endroit n’est qu’attaque de créatures diverses et variées, et tout un tas d’autres choses qui semblent ne jamais avoir de fin. Je m’y suis habituée. Après tout, j’ai vécu ici plus longtemps que nulle part ailleurs. Les attaques sont devenues ma routine, et très franchement je ne suis même plus étonnée. Pour le coup, je regrette juste de ne pas avoir mon arc, ou encore de quoi dessiner des runes. Mais, mes feutres sont dans mon sac, et je ne me vois pas dire aux leprechauns qu’il faut faire une pause le temps que je réussisse à trouver mes crayons pour leur botter le train convenablement.

De toute façon, je n’ai clairement pas le temps de penser à tout ça. Parce que ma sœur vient de pousser un hurlement et je me redresse pour observer ce qu’il se passe, ma tête dépassant derrière la grosse plante pour réaliser qu’un Leprechaun est en train de tirer ma sœur sur le côté pour s’amuser. Visiblement je n’ai pas la même notion de l’amusement que les petites créatures, et je pousse un juron, repoussant l’une d’entre elles avec ma télékinésie avant de pousser un soupir. Alyona s’est occupée de sa créature, et je tente de me concentrer sur les autres, avant de me figer aux paroles de ma sœur. Excuse-moi, je m’écrie en direction d’Alyona, oubliant les créatures juste le temps de me prendre une boule de neige magique dans le visage.

Mon ton est outré et je contemple ma sœur pendant quelques secondes avant de lever la main pour dévier une boule de neige en direction de ma sœur, cette fois. Après tout ce que j’ai fait pour te retrouver ? T’es vraiment sérieuse ? Ma sœur sait que nous étions liées, elle sait que j’ai vécu tout ce qu’elle a vécu, elle sait que sans moi les Chasseurs auraient abandonné, l’auraient déclarée morte et n’auraient jamais cherché. Et pourtant, elle continue à m’en vouloir encore et encore sans aucune raison. Alors pour le coup, j’ai plutôt envie de lui jeter des boules de neige plutôt que de la protéger des Leprechauns.